LA SOUFFRANCE VIENT DU REFUS

Quand je dis (cela ne vient pas de moi mais je transmets…) que c’est le refus qui crée de la souffrance, cela génère souvent la croyance qu’il faut arrêter de refuser. Mais quand je parle de créer de la souffrance, je parle de refuser la réalité, pas du fait de dire non à quelque chose. Dire non c’est choisir la solution la plus juste pour nous à un moment donné. Ce n’est pas le refus dont il est question dans l’approche que je propose.

Il est donc important de comprendre la différence entre « refuser » et « choisir » quand on parle de ne plus générer cette souffrance inutile. Mais d’abord précisons ce qu’on entend par « souffrance ».

Il est question ici non pas de souffrance physique ou émotionnelle, mais de souffrance mentale. La souffrance mentale vient de ce qu’on rajoute comme pensées à la réalité, physique, émotionnelle, ou même mentale, et qui la rendent insupportable. On peut donc être dans un refus d’une situation, du fait de ressentir une émotion, du fait d’avoir des pensées, et donc on peut même être dans un refus de refuser…

  • La douleur vient des sensations du corps et est inévitable.
  • Les émotions viennent des besoins de base (sécurité, justice, réconfort…) et sont inévitables.
  • Des pensées apparaissent sans notre contrôle et sont donc aussi inévitables (nous en avons 60.000 par jour !)
  • La souffrance (mentale) vient de ce que l’on rajoute à tout ceci et est donc optionnelle.

Par exemple si vous vous cassez la jambe vous allez avoir mal (inévitable) mais ensuite vous pouvez soit accepter ce qui vous arrive et donc vous arrêter à votre douleur physique, soit refuser ce qui vous arrive et rajouter une couche de souffrance à votre douleur : « Pourquoi moi ? », « Je ne veux pas rester couché ! », « Je ne suis pas d’accord d’avoir la jambe cassée ! », « C’est de la faute de… ! », « Ce n’est pas juste que je doive rester allongé ! »

Voyons maintenant la différence entre « refuser » et « choisir » en prenant un exemple :

Choisir la meilleure solution

Imaginez que vous êtes en vacances en Thaïlande. Vous demandez à la réception si vous pouvez aller marcher dans la forêt autour de l’hôtel en tout sécurité. On vous répond que le chemin qui part vers la droite est totalement sûr, mais que celui qui part vers la gauche traverse toute une série de trous de serpents dangereux.

Partons de l’idée que vous n’êtes pas casse-cou et que vous n’êtes pas dans votre phase « Défi Warrior ». Vous choisissez donc simplement le chemin le moins dangereux. Voici la question : Est-ce que le fait de choisir le chemin sans serpents signifie que vous refusez qu’il y ait des serpents dans cette forêt ?

Si vous choisissez de prendre le chemin de droite, vous allez passer un bon moment en balade et vous ne verrez pas de serpents. Si vous refusez qu’il y ait des serpents dans la forêt, vous allez choisir le chemin de gauche et créer une tension en essayant peut-être de trouver une solution pour les tuer. Mais vous êtes en Thaïlande… Supprimer les serpents va être très compliqué…

Vous allez donc créer une tension en pensant qu’elle vient de la présence des serpents alors qu’en réalité elle vient de votre refus qu’ils soient là et de votre désir de changer ce qui n’est pas sous votre contrôle. (Phrase à relire 10 fois si nécessaire…)

Nous pouvons donc CHOISIR l’option qui nous convient le mieux, sans REFUSER ce qui existe.

Faisons des liens avec notre réalité

Vous pouvez quitter une personne toxique SANS refuser que cette personne existe.

Sinon vous allez créer une tension en pensant qu’elle vient de cette personne alors qu’en réalité elle vient de votre refus que cette personne soit comme elle est.

Vous pouvez choisir de quitter un travail qui ne vous convient plus SANS refuser que ce genre de travail existe.

Sinon vous allez créer une tension en pensant qu’elle vient de votre travail alors qu’en réalité elle vient de votre refus que ce travail soit comme il est.

Vous pouvez déménager parce que l’environnement dans lequel vous habitez ne vous convient plus sans refuser que ce genre d’endroit existe.

Sinon vous allez créer une tension en pensant qu’elle vient de votre environnement alors qu’en réalité elle vient de votre refus que votre environnement soit comme il est.

Vous pouvez quitter un pervers ou une perverse narcissique qui vous détruit sans refuser que ce genre de personne fait partie de cette planète et en étant dans l’acceptation totale que vous ne pourrez jamais supprimer cette catégorie de personnes.

Bien sûr vous me direz que ce serait mieux si ces êtres humains n’existaient pas. Oui, et ce serait mieux s’il n’y avait pas de tornades, de tremblements de terre, de maladies, de mouches en été et de fourmis dans les maisons.

Alors si nous faisions les choix qui nous conviennent, sans refuser la réalité, et donc sans générer de souffrance inutile ?

Alors je ne fais rien ?

Quelle que soit votre décision par rapport à une situation donnée, vous pouvez toujours ensuite décider d’agir pour faire changer les choses. Alors quelle est la différence entre « agir pour changer » et « refuser » ?

Comme nous l’avons vu, si vous acceptez qu’une situation existe vous allez déjà arrêter de générer de la souffrance. Mais surtout vous allez bien plus facilement éviter d’être pris par vos émotions et vous pourrez garder la tête froide. Cela vous permettra de faire la part des choses entre ce qui est sous votre contrôle ou pas et d’avoir bien plus d’énergie disponible pour pouvoir changer ce qui peut l’être.

Quand Tony Parker, célèbre joueur de basket français qui a cartonné aux USA, s’est blessé au genou (déchirure des ligaments), il n’a pas refusé sa blessure. Il a juste décidé de travailler dur pour guérir le plus vite possible. Ce n’est pas pour cela que c’était agréable. Mais en acceptant la blessure, la douleur, et les émotions qui sont venues avec, il a pu consacrer 100% de son énergie à guérir et pas à se plaindre d’avoir été blessé.

Et alors que certains lui disaient qu’il ne jouerait plus, il a guéri en seulement quelques mois… 

Vous pourrez prendre action pour changer ce qui peut l’être, mais sans rajouter une couche de souffrance ! Ce n’est pas la même chose d’agir chaque jour pour aider les personnes qui n’ont pas à manger et de refuser que des personnes n’ait pas assez à manger.

La différence c’est la souffrance dont je parle. Si vous refuser la réalité vous allez créer de la souffrance. Si vous acceptez la réalité et que vous posez des actions pour la faire évoluer vous allez ressentir de la gratitude.

À partir de là il reste à agir en conscience et à faire un choix : la souffrance ou la gratitude.

Si vous n'arrivez pas à accepter certaines choses, je vous aide à décoincer ça :