Accuser le mental de trop penser serait comme accuser votre voiture de rouler trop vite. Le mental n’est pas « quelqu’un ». Comme une voiture répond aux commandes de son conducteur, le mental est juste un ensemble de connexions neuronales répondant à des stimulations électriques. Si méditer est donc une étape importante pour calmer le mental, ce n’est qu’une étape. Cette démarche est sans espoir sans une remise en question du conducteur. C’est pour cela que la méditation de concentration n’est que la première phase d’une pratique de méditation.
Il est tout de même évident que si vous conduisez une petite voiture, le risque de se faire flasher diminue. Mais il est toujours présent. Un mental affaibli sera moins perturbant qu’un mental fort. Mais il sera toujours présent aussi. Vous n’êtes pas un légume. Même si vous bridez votre moteur pour ne plus pouvoir dépasser 120 km/h, vous serez flashés en ville. Si vous le bridez à 50 vous serez flashés devant une école. Certains arrivent à le brider à 30 km/h, et deviennent réellement un légume, incapables de vivre dans notre société moderne et obligés de s’isoler pour ne pas à avoir à supporter ce monde hostile.
La méditation silencieuse commence toujours par calmer le mental. Parce que pour parler au conducteur il faut arrêter la voiture. Mais rester toute votre vie à méditer en vous concentrant sur un objet ne calmera le mental que tant que l’objet sera là. Dès qu’une situation stressante apparaîtra, le conducteur poussera sur l’accélérateur et la machine repartira de plus belle. C’est pour cela que beaucoup de gens qui méditent ont besoin de méditer pour garder un équilibre dans leur vie.
À propos du mental
Le mental n’est donc qu’un ensemble de connexions neuronales dont la fonction de base est de diviser, classer, analyser, structurer, mais aussi d’aller chercher des informations dans la mémoire et de construire un futur qui n’existe pas encore. Ce n’est pas un ennemi, ce n’est pas dangereux, cela ne devient un problème que quand il devient hyperactif et prend le contrôle de la machine. C’est pour cela que la base de tout travail de méditation parle de calmer le mental, pour revenir à un fonctionnement plus naturel, un fonctionnement équilibré, où le mental est toujours présent mais à sa juste place.
Calmer le mental est la base incontournable de tout type de méditation. Parce même si le mental est un outil indispensable, laisser un outil diriger sa vie serait comme donner le volant d’une voiture à son GPS.
Quand le mental se calme, il est donc temps de s’intéresser au conducteur. Quand il est vu, accueilli, intégré, il n’envoie plus de messages au mental qui peut alors faire son travail de base sans y ajouter quoi que ce soit. Est-ce pour cela qu’il faut revenir en arrière ? Non, le passé n’est plus. Ce qu’il faut libérer, c’est ce qui est présent. Si l’on souffre aujourd’hui, c’est maintenant, et pas hier. Quand une émotion liée au passé surgit, il sera donc important d’accueillir ce qui se passe maintenant.
Mais comment accueillir une vague qui vous emporte comme un vulgaire grain de sable ? En comprenant que vous n’êtes pas un grain de sable. Que rien n’emporte personne. Mais ce genre de chose n’est pas enseigné dans notre société moderne. Pas parce que ce n’est pas vrai, mais parce que ce n’est pas compréhensible logiquement. C’est une invitation à laisser faire plutôt qu’à contrôler. Et quand on a contrôlé toute sa vie, cette démarche n’a pas de sens. Comment fait-on pour comprendre si ce n’est pas compréhensible logiquement ? En pratiquant la deuxième étape d’une démarche de méditation : la méditation de l’observation.
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