Certaines personnes semblent avoir tout pour être heureuses, mais ne le sont pas. D’autres vivent dans des conditions difficiles et ont le sourire. Il suffit de regarder le pourcentage de dépressions dans le monde pour constater que ce n’est pas dans les pays offrant le meilleur environnement qu’il est le plus bas. Il y a donc quelque chose qui n’est pas logique.
Même s’il est évident que quantité de causes extérieures peuvent influencer notre bien être, c’est notre manière de penser et de percevoir la réalité qui jouent le plus grand rôle. Malheureusement, nous n’avons que peu de contrôle sur nos pensées. Elles apparaissent et disparaissent sans arrêt, toute la journée, parfois toute la nuit, nous empêchant de vivre l’instant présent ou de dormir. Et il est impossible de se sentir parfaitement heureux en étant le jouet d’un mental qui court dans tous les sens, car celui-ci ne sera jamais satisfait.
À quoi sert la méditation de concentration ?
Si vous vous réveillez un matin en vous sentant mal, vous allez probablement vous demander pourquoi. Une sensation crée donc une pensée. En cherchant le pourquoi, vous allez trouver des raisons. Le simple fait de penser aux raisons qui font que vous vous sentez mal va créer des sensations désagréables. Vous pouvez aussi ne rien trouver et vous demander pourquoi vous vous sentez mal sans raisons. Quand une pensée apparaît, elle crée donc soit une autre pensée, soit une émotion qui va à son tour créer une pensée, etc. C’est une boucle sans fin. Ce n’est pas pour rien que certains chercheurs estiment que nous avons plusieurs dizaines de milliers de pensées par jour…
La méditation de concentration aura donc pour but de se redonner la maîtrise du mental. Pas dans le sens d’en devenir le maître, de le contrôler, mais dans celui de ne plus en être l’esclave. En concentrant son attention sur un objet de méditation, le mental n’est plus alimenté par de nouvelles pensées et émotions, et le système se calme naturellement. Cette pratique permet également de développer notre capacité à choisir délibérément sur quoi nous posons notre attention : sur ce qui en vaut la peine.
Sans cette étape de concentration, impossible d’atteindre un état de calme intérieur nécessaire pour arriver à une perception correcte de la réalité. Ce serait comme essayer d’écouter des oiseaux chanter au bord d’une autoroute. Le but n’est pas pour autant de ne plus penser. Nous avons un cerveau et celui-ci n’arrêtera jamais de fonctionner. Un jour quelqu’un demanda à un sage quel était le moyen le plus efficace pour ne plus jamais penser. Il répondit : « Il va falloir mourir ! »
L’utilité
Toute pratique de méditation utilise la concentration. C’est donc une faculté qu’il est nécessaire de développer pour pouvoir méditer. Le mental est une machine, un ensemble de connexions neuronales qui servent à analyser, comprendre, juger, se projeter dans le passé et dans le futur. Mais, attention : comme un GPS est une machine qui sert à vous guider dans vos déplacements, pouvez-vous imaginer ce qu’il arriverait si vous laissiez votre GPS prendre le contrôle de votre voiture ? Si vous avez déjà utilisé un GPS, vous savez de quoi je parle. « Tournez à droite », euh, oui, mais elle est fermée la rue à droite…
Si votre mental prend le contrôle de la machine et se met à gérer votre vie, vous allez passer votre temps à ne faire que des choses logiques sans écouter votre intuition, à vous en vouloir d’avoir fait des erreurs dans le passé, à avoir peur de ce qui pourrait arriver dans le futur, et à constamment vous demander ce que vous faites là et pourquoi vous ne vous sentez pas parfaitement heureux en ayant tout pour l’être. Calmer le mental est donc absolument nécessaire s’il gère votre vie. Le mental n’est pas pour autant un ennemi (Lire : C’est la faute du mental !), c’est juste une machine. Mais il doit rester une machine à votre service et pas votre maître.
Quelques exemples
Voici quelques exemples de méditations de concentration :
- Se concentrer sur un objet, une image, une bougie ou une personne
- Se concentrer sur sa respiration
- Se concentrer sur une partie du corps
- Se concentrer sur une posture (yoga)
- Se concentrer sur une histoire (par exemple pendant une méditation guidée)
- Se concentrer sur un son (méditation sonore, bols tibétains, de cristal ou autre)
- Se concentrer sur ce qui se passe, maintenant (base de la pleine conscience)
Le piège
Si la méditation de concentration est un outil formidable pour ne plus être entraîné par le flot continu des pensées, elle a aussi son point faible. Concentrer son attention sur un point particulier coupe de l’extérieur. Le piège est donc de ne pratiquer que de cette manière et de développer une sorte d’espace de bien-être dans lequel on se sent bien. Une sorte de « bulle personnelle » sécurisée dans laquelle on se sent au calme et en sécurité.
Pourquoi est-ce un piège ? Parce qu’en différenciant un endroit agréable, à l’intérieur, d’un autre désagréable, à l’extérieur, on coupe le monde en deux. Méditer risque alors de devenir une nécessité, un besoin, pour arriver à supporter le monde dans lequel on vit. Il y a alors « ma vie au travail » pendant la journée et « mon espace de calme » le soir (ou le weekend). Plus ces deux catégories se développent, plus le monde devient difficile à supporter et plus nous avons besoin de méditer.
Le but d’une véritable pratique de méditation n’est évidemment pas de se couper du monde. Méditer amène à « être », simplement « être ». C’est pourquoi une démarche complète de méditation passe aussi par la deuxième étape :

MÉDITATION 2 : OBSERVATION
Suite…
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